micka45 Admin
Messages : 629 Points : 1104 Réputation : 1 Date d'inscription : 26/09/2010 Age : 45 Localisation : Orléans la source
| Sujet: La mystérieuse statue de Quinipily Mer 24 Nov - 16:19 | |
| A Baud où l’eau sacrée par de saints guérisseurs comme Notre-Dame-de-la-Clarté (vénérée pour les troubles de la vue) ou Saint Adrien (invoqué pour les maux de ventre) contribue à la notoriété des environs, nous prenons la D724 et suivons les panneaux « Venus de Quinipily ». A environ 1,5 km du bourg, en direction de Hennebont, une petite route se détache sur la gauche. Un vieux portail marque la voie d’accès (interdite au public) à un ancien château dont les ruines, envahies par la végétation, sont désormais inaccessibles. Cependant, en continuant la petite route sur 500 m, on tombe sur l’ancienne porte monumentale de Quinipily. L’enceinte est aujourd’hui occupée par une ferme privée appartenant à la descendante du Comte de Lannion. Pour 2,50 euros par personne, on peut accéder au site sur lequel est implantée la statue d’une déesse antique, la Venus de Quinipily Son énigmatique histoire avait attisé notre curiosité. Nous voulions donc voir de plus près celle qui a déchaîné les passions pendant des siècles. Jusqu’au 12ème siècle, elle se dressait à une douzaine de kilomètres plus au nord, sur la colline de Castennec, où s’élevait jadis une cité gauloise, Sulim. Connue alors sous les appellations de « femme de fer », Vierge ou sorcière de la Garde (du nom de l’ancien oppidum de Castennec, Guarda), elle était vénérée par les paysans du coin. Ce qui inquiéta l’évêque de Vannes, Charles de Rosmadec, au point de la faire jeter dans le Blavet en 1661 par le Seigneur de Quinipily, Claude de Lannion. Repêchée trois ans plus tard, son culte reprenait de plus belle. Loin d’être vaincu, l’évêque ordonna sa destruction en 1670. Mais les ouvriers chargés de la tâche se contentèrent de la remettre à l’eau après lui avoir entamé un bras et un sein. La statue fut définitivement sauvée en 1696 par le Comte Pierre, fils de Claude de Lannion, qui la fit rechercher, retailler et installer dans son château à l’emplacement où elle se trouve aujourd’hui. Les paysans de Castennec crièrent au vol et un procès fut intenté par le duc de Rohan pour la récupérer. L’affaire dura quelques années et fut tranchée par les juges : elle resterait à Quinipily. D’après les archéologues, la dénomination de Vénus fut tout à fait contestable. Associée en 1812 à une déesse égyptienne par un certain Maudet de Penhouët, auteur des "Antiquités égyptiennes dans le département du Morbihan", elle devint tantôt romaine, tantôt gauloise, entre le 19ème et le 20ème siècle. Elle fut même accusée d’être un "faux", remplacée en 1696 lors de sa taille forcée, par une copie créée de toutes pièces par Pierre de Lannion. Cette thèse était d’autant plus crédible que les inscriptions - aux caractères tous identiques ! - relevées sur le socle furent attribuées à une mystification de la part du Comte. Supputation indéfendable ! Comment une supercherie aurait pu tenir en haleine le duc de Rohan pendant des années de coûteux procès ? L’hypothèse unanime en fait une déesse adorée par les légionnaires en garnison à Sulim. Connaissant le culte qu’ils rendaient à Isis, il s’agirait donc d’une effigie de la déesse égyptienne. La visite vaut le coup d’œil pour la quiétude et le charme d’un lieu que l’adorable gardienne fleurit consciencieusement avec l’appui de la propriétaire. Les nombreuses perspectives font l’objet de plusieurs photos. Point de fantôme à Quinipily mais assurément l’âme de Vénus, déesse de la beauté, qui enchante nos sens. | |
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